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Apprenez le lojban

Comment procéder avec ce cours :

  1. Lisez-le !
  2. Notez vos commentaires et suggestions.
  3. Envoyez-les sur 💬 le chat.

Leçon 1. Tour d'horizon de la langue

Alphabet

Pour commencer, il faut savoir que l'alphabet du lojban s'appuie sur un alphabet latin, comme en français (voyelles en couleur) :

a b c d e f g i j k l m n o p r s t u v x y z ' .

En revanche, tout se prononce comme cela s'écrit, et tout s'écrit comme cela se prononce ! Le lojban possède une écriture parfaitement phonétique, comme le turc ou le finnois. D'autres langues sont "presque" dans ce cas, comme l'espagnol, l'italien, ou le russe.

Il y a 6 voyelles simples en lojban, qui sont relativement proches des voyelles françaises :

a comme dans table
e comme dans merci ou dans fenêtre ("è", et non "e" ou "eu" comme dans jeu)
i comme dans machine
o comme dans porte (un "o" ouvert, et non fermé comme dans beau ou bateau).
u comme dans poule ("ou", et non "u" comme dans but)
y comme dans de ("e ouvert") ou entreprise

Il n'y a en lojban que des "graphèmes simples". Cela signifie que les lettres successives sont lues séparément et qu'il n'y a pas de "groupe" de lettres (digramme, trigramme, etc.) comme "ai" (prononcé "è"), "ez" (prononcé "é"), "ou", "ain", etc. Malgré tout, on peut considérer les "voyelles composites" suivantes :

au comme dans "miaou !"
ai comme dans ms
ei comme dans pays
oi comme dans Mse

Quant aux consonnes, elles sont elles aussi très proches du français, de l'anglais, ou du latin. Il y a tout de même quelques différences :

c est prononcé ch comme dans chou ("c" prononcé "à l'italienne").
g toujours prononcé gu comme dans gâteau (jamais j comme dans gérer, même suivi d'un "e" ou d'un "i").
j comme dans bonjour.
x son inexistant en français, se prononçant comme la "jota" espagnole (j dans le prénom Jose), ou comme ch dans le mot écossais loch, ou Kh dans le prénom arabe moderne Khaled, ou comme dans le nom allemand Bach.
' h aspiré. L'apostrophe est considérée comme une lettre à part entière en lojban. Elle ne peut être trouvée qu'entre des voyelles. Par exemple, u'i est prononcé comme ou-h-i (alors que ui est prononcé comme ou-i).
. le point ("arrêt") est également considéré comme une lettre en lojban. Ce n'est pas un signe de ponctuation. C'est une courte pause dans la parole pour éviter que les mots ne se chevauchent. En fait, tout mot commençant par une voyelle a un point placé devant lui. Cela aide à éviter la fusion indésirable de deux mots consécutifs.
r prononcé comme un "r roulé", comme le r en anglais, écossais, russe, ou autre. Il y a une large gamme de prononciations acceptables. Notez qu'il n'est pas recommandé de prononcer le r "à la française" car trop proche du x lojban.
s toujours prononcé s comme dans passer (jamais z comme dans poser).
i i avant les voyelles est considéré comme une semi-voyelle et prononcé plus court, par exemple :
  • ia est prononcé comme dans paillasson
  • ie est prononcé comme dans maillet
u De même, u avant les voyelles est considéré comme une semi-voyelle et prononcé plus court, par exemple :
  • ui est prononcé comme oui
  • ue est prononcé comme ouais

L'accent tonique d'un mot est mis sur l'avant-dernière voyelle du mot (si tant est qu'il ait plus d'une seule voyelle !). Ainsi tavla (qui signifie parler à) sera articulé tavla.

Notez que certains locuteurs utilisent des voyelles non-lojban (comme le i court et le u dans l'anglais britannique hit et but) pour séparer les sons quand ils ont du mal à prononcer deux consonnes à la suite. Vous pourrez par exemple entendre tavla prononcé tavɪla — où le ɪ est très court. C'est cependant une exception : les voyelles (comme a et u) doivent être "longues".

Phrases simples

Construisons maintenant nos premières phrases en lojban. Voici trois exemples simples :

le prenu cu tavla mi La personne me parle.

le prenu
la personne
tavla
… parler à …, … parler avec …
mi
moi

mi prami do Je t'aime.

prami
… aimer … (quelqu'un)
do
toi

mi ca cu tavla do Je te parle maintenant.

ca
maintenant

le prenu cu tavla mi
The person talks to me.

mi
I / me

mi prami do
I love you.

do
you

Les phrases lojban contiennent les parties suivantes, de gauche à droite :

  • la tête :
    • composée de "termes",
    • le prenu est le seul terme de tête dans l'exemple le prenu cu tavla mi ci-dessus,
    • mi, ca sont des termes de tête dans l'exemple mi ca cu tavla do ci-dessus.
      • le prenu is the only head term in the example le prenu cu tavla mi above,
      • mi, ca are head terms in the example mi ca cu tavla do above.
  • le séparateur de tête (cu) :
    • prononcé comme chou (rappel: c se prononce ch),
    • indique que la tête est terminée,
    • peut être omis (lorsqu'il est évident).
  • the main relation construct (called "selbrisni" in Lojban)
    • + possibly one or more terms after it,
      • tavla, prami are selbrisni, main relation constructs in the examples above.
      • mi is the only tail term in the example le prenu cu tavla mi above.
      • do is the only tail term in the example mi prami do above.
phrase
termes de tête
mi
ca
cu
queue
termes de queue
do
tavla

En lojban, on parle plutôt de "relation" que de "noms" ou de "verbes".

Dans notre cas présent, les mots de relation lojban correspondent plus ou moins à des verbes en français :

prenu
… être une personne / des gens
tavla
… parler à …

Each relation has one or more roles that can also be called "slots" or "places". Above, they are labelled with "…" Those slots are to be filled with arguments (called "sumti" in Lojban). Argument terms are constructs like le prenu, mi, do no matter whether those terms end up being in a head or in a tail of a sentence. We put argument terms in order, thus filling these slots and giving a concrete meaning to the relation.

list of argument terms
relation
mi
do
prami

We can also turn such relation into an argument term.

For that we put a short word le in front of it:

prenu
… is a person
le prenu
the person, the people

De même,

tavla
… parler à …

devient

le tavla
le locuteur, les locuteurs

Cela peut sembler surprenant que personne puisse être un "verbe" ; pourtant cela rend le lojban très simple dans la construction de mots :

relation word with slots unfilledargument form (sumti)
prenu… (someone) is a person le prenuthe person / the people
le prenuthe one who is a person / those who are people
tavla… (someone) speaks to … (someone) le tavlathe speaker / the speakers
le tavlathe one who is a speaker / those who are speakers

The first slot of the relations disappears when using le, hence such alternative translations as the one who … is possible.

Notice, that Lojban, by default, doesn't specify number between the speaker or the speakers. That is, le tavla is vague in that regard, and we will soon discover ways to define the number.

Apart from argument terms there are modal terms like ca:

mi ca cu tavla do I now talk to you.

ca
now

Modal terms do not fill slots of the main relation construct ("selbrisni"). Instead, they are applied to the whole sentence enriching or narrowing its meaning.

Thus, terms in Lojban are represented with:

  • argument terms that fill in slots of relations. Examples are:
    • nouns like le prenu (the person)
    • pronouns like mi (I, me), do (you). Pronouns work exactly as nouns, but le is not used for them. They work as arguments on their own.
  • modal terms that do not fill slots of relations but specify additional, сlarifying information.
    • for example, ca (now, in present).

On peut ainsi dire que le crée un nom à partir d'un mot de relation. On peut le lire comme celui qui est… (est une personne / la personne), ceux qui font… (parler à / les locuteurs), ceux qui sont… (sont des gens / les gens), etc.

Par défaut, le lojban ne précise ni genre ni nombre. On ne différencie donc pas le locuteur / les locuteurs / la locutrice / les locutrices. On pourra bien évidemment préciser genre et nombre dans la phrase (plus loin dans ce cours) ou déduire des informations du contexte.

Vous verrez ainsi que les traductions en français seront variables : parfois un terme sera traduit au singulier, parfois au pluriel. Il en va de même avec le genre : si la phrase en lojban ne précise rien sur une personne, la traduction pourra être construite avec "il" ou "elle", par exemple. Plus loin dans ce cours, vous apprendrez que le lojban peut aussi être neutre sur le temps (de conjugaison).

Les termes en lojban, quel que soit l'endroit où ils sont utilisés dans la phrase, sont principalement représentés par :

  • des noms comme le prenu (la personne)
  • des pronoms comme mi (je, moi), do (tu). Les pronoms fonctionnent exactement comme des noms, mais n'ont pas besoin de le (un peu comme si c'était déjà intégré dans le pronom).
  • des termes modaux comme ca (maintenant, au présent). Les modaux ajoutent des précisions, des informations complémentaires.

Quelques exemples supplémentaires :

mi nintadni
I am a new student, a fresher.

mi nintadni Je suis un nouvel étudiant.

nintadni
… être un nouvel étudiant, un débutant

Notez qu'il n'y a pas à introduire de verbe "être" : la relation nintadni (… être un nouvel étudiant) se suffit à elle-même, un peu comme si "être" était déjà intégré dans le mot de relation.

do jimpe Tu comprends.

jimpe
… comprendre … (quelque chose)

le prenu cu pilno le fonxa
La personne utilise le téléphone.

mi pilno le fonxa J'utilise le téléphone.

pilno
… utiliser … (quelque chose)
fonxa
… être un téléphone, des téléphones
le fonxa
le téléphone, les téléphones

mi citka
I eat.
mi citka
Je mange.

mi citka Je mange.

citka
… manger … (quelque chose)

do citka Tu manges.

mi citka le plise Je mange les pommes.

le plise cu kukte
Les pommes sont délicieuses.

le plise cu kukte Les pommes sont délicieuses.

Ici, le plise signifie les pommes, kukte signifie est délicieux / sont délicieuses.

Notez que l'on peut construire une phrase en lojban avec un unique mot de relation :

karce
C'est une voiture.

karce Voiture ! C'est une voiture.

On peut utiliser karce seul, en voyant une voiture arriver : avec le contexte, on comprend que nous sommes dans une situation de danger avec une voiture qui approche (par exemple).

karce lui-même est un mot relationnel signifiant est une voiture.

On peut évidemment être plus précis et dire, par exemple :

ti karce Ceci est une voiture.

ti
pronom : cette chose près de moi

ti
celui-ci (près de moi, l'orateur)

De même:

carvi
… être une pluie

carvi Il pleut.

carvi
… pleuvoir, … être de la pluie

ou

pluka C'est agréable.

pluka
… être agréable

Remarquez qu'en lojban, il n'y a pas besoin d'ajouter c'est. Utilisez simplement le mot de relation dont vous avez besoin.

prami Quelqu'un aime.

le prenu cu bajra
La personne court.

bajra Quelqu'un court.

bajra
… courir

Encore une fois, le contexte indique probablement "qui" aime "qui", et "qui" court.

Exercice

le prenu cu pinxe le djacu
La personne boit de l'eau.

pinxe
… boire … (quelque chose)
le djacu
l'eau

Cachez la partie droite du tableau et entrainez-vous à traduire les phrases de gauche en français.

do citka Tu manges.
mi pinxe le djacu Je bois de l'eau.
mi citka le plise Je mange des pommes (ou "une pomme").

Le séparateur de phrases « .i »

Il n'existe pas de ponctuation en lojban, à proprement parler. C'est le petit mot .i qui sépare les phrases consécutives.

mi tavla le prenu .i le prenu cu tavla mi Je parle aux gens. Les gens me parlent.

.i sépare les phrases, à la manière du point en fin de phrase en français.

Lorsqu'on enchaine des phrases en français, on fait une pause relativement courte entre deux et la tonalité de la voix change en fin de phrase. Mais une pause peut aussi avoir d'autres significations (virgule, point-virgule, points de suspension…). Notez qu'en parlant rapidement il est parfois difficile (ou ambigu) de savoir où une phrase se termine et où le mot de la phrase suivante commence.

En lojban, cette séparation est explicite. Il est même conseillé d'utiliser le mot .i avant de commencer une nouvelle phrase, afin de bien marquer son intention.

Chiffres et nombres: ‘1 2 3 4 5 6 7 8 9 0’ = « pa re ci vo mu xa ze bi so no »

le simply turns a relation construct into an argument, but such argument has no number associated with it. The sentence

le prenu cu tavla mi La personne me parle. Les gens (les personnes) me parlent.

doesn't specify the number of people talking to me. In English, it is impossible to omit the number because people in English implies more than one person. However, in Lojban, you can omit the number.

Voyons comment spécifier le nombre de personnes dans notre cas.

Ajoutons un nombre après le.

pa re ci vo mu xa ze bi so no
1 2 3 4 5 6 7 8 9 0

le ci prenu
Les trois personnes

le pa prenu cu tavla mi La personne me parle.

En ajoutant un nombre après le, cela précise une quantité.

Pour les nombres composés de plusieurs chiffres, nous les mettons simplement bout à bout.

le re mu prenu cu tavla mi Les 25 personnes me parlent.

Oui, c'est aussi simple que ça !

Du coup, pour compter ou énumérer, il suffit de séparer les nombres avec .i :

mu .i vo .i ci .i re .i pa .i no 5 … 4 … 3 … 2 … 1 … 0

Il y a même la possibilité d'avoir des "nombres" qui ne sont pas des valeurs numériques, mais des ensembles ou des notions vagues. Le nombre za'u signifie plus de … (> en mathématiques), le nombre me'i signifie moins de (<) :

le za'u re prenu cu tavla mi Plus de deux personnes me parlent.

le me'i pa no prenu cu tavla mi Moins de 10 personnes me parlent.

le za'u ci prenu cu tavla mi Plus de trois personnes me parlent.

Pour dire simplement les gens (nombre pluriel) par opposition à une personne, nous utilisons za'u pa, plus d'une ou simplement za'u.

le za'u pa prenu cu tavla mi le za'u prenu cu tavla mi Les gens me parlent.

za'u signifie par défaut za'u pa. C'est pour cela que l'on peut omettre de préciser la quantité.

le prenu
la personne / les gens (en général)
le pa prenu
la personne (singulier, une seule)
le za'u prenu
les gens (pluriel, deux ou plus)

Exercice

stati
… être doué, … a un talent

stati
… a un talent

klama
… aller à / venir à … (un lieu ou un objet)

le prenu cu klama ti
La personne est venue ici.

nelci
… aimer, apprécier (quelque chose)
le zarci
le marché, le magasin

le prenu cu zvati le zarci
La personne est au magasin.

le najnimre
l'orange (fruit), les oranges

najnimre
… être une orange

le badna
la banane, les bananes

badna
… être une banane

Cachez la partie droite du tableau et entrainez-vous à traduire les phrases de gauche en français.

le mu prenu cu klama le zarciLes cinq personnes vont au marché.
le pa re prenu cu stati .i do statiLes 12 personnes sont douées. Tu es doué(e).
le prenu cu nelci le pliseLes gens aiment les pommes.
le za'u re prenu cu citka .i le me'i mu prenu cu pinxe le djacuPlus de deux personnes mangent. Moins de 5 personnes boivent de l'eau.
le za'u re prenu cu statiPlus de deux personnes sont douées.

Cachez la partie droite du tableau et entrainez-vous à traduire les phrases de gauche en lojban.

Les 256 personnes sont douées.le re mu xa prenu cu stati
Moins de 12 pommes sont délicieuses.le me'i pa re plise cu kukte

Relation composée

Une relation composé (le tanru, en lojban) est une relation constituée de plusieurs relations, simplement juxtaposés.

tu melbi zdani C'est une belle maison.

melbi zdani
… être une belle maison

tu
celui-là (loin de toi et moi)
melbi
… être beau, joli
zdani
… être une maison ou un nid pour … (quelqu'un)
melbi zdani
compound relation construct: … is a beautiful home to … (someone)

le prenu cu melbi dansu
La personne danse bien (joliment).

do melbi dansu Tu danses bien (joliment).

Here, the relation melbi adds an additional meaning as it is placed to the left of another relation: zdani. The left component is usually translated using adjectives and adverbs.

Compound relations are a powerful feature that produces richer meanings. You just string two relation words together, and the left component of such compound relation adds a flavor to the right one.

We can put le (e.g. with a number) to the left of such compound relation getting a richer argument term:

le pa melbi zdani
la belle maison

Now you know why there was cu after head terms in our example:

le pa prenu cu tavla mi La personne me parle.

sans cu deviendrait le pa prenu tavla. Cela signifierait la personne-parlante — quoi que cela puisse vouloir dire !

Autre exemple :

le pa tavla pendo L'ami qui parle

le pa tavla cu pendo Celui qui parle est un ami.

Remember about placing cu before the main relation construct in a sentence to prevent unintentional creation of compound relations.

Compound relation can contain more than two components. In this case, the first relation modifies the second one, the second one modifies the third, and so on:

ti cmalu karce
Ceci est une petite voiture.

le pa melbi cmalu karce la jolie petite voiture ("la voiture, petite, d'une jolie manière")

le mutce melbi zdani la très belle maison

mutce
… être très, … être beaucoup

Exercice

sutra
… être rapide
barda
… être grand
cmalu
… être petit
mlatu
… être un chat

Cachez la partie droite du tableau et entrainez-vous à traduire les phrases de gauche en français.

le melbi karce la belle voiture / les belles voitures
do sutra klama Vous allez vite / Vous venez rapidement.
tu barda zdani C'est une grande maison.
le pa sutra bajra mlatu le chat qui court rapidement
le pa sutra mlatu le chat rapide
le pa bajra mlatu le chat qui court

Cachez la partie droite du tableau et entrainez-vous à traduire les phrases de gauche en lojban.

C'est une petite voiture. ti cmalu karce
des pommes savoureuses le kukte plise
les mangeurs rapides le sutra citka
Vous êtes une personne qui marche rapidement. do sutra cadzu prenu

Questions totales (« oui/non »)

Une question totale est une question fermée à laquelle on ne peut répondre que par "oui" ou "non". En français, une question totale peut être structurée de différentes manières. On peut par exemple faire une inversion sujet-verbe :

Tu es … ⇒ Es-tu … ?

ou conserver la phrase affirmative et la préfixer :

Est-ce que … ?

Mais il existe bien d'autres manières. En lojban, c'est plus simple. Pour transformer une affirmation en une question totale, il suffit d'ajouter xu quelque part dans la phrase (le plus souvent au début) en conservant l'ordre des mots :

xu do nelci le gerku Est-ce que tu aimes les chiens ? Aimes-tu les chiens ?

le gerku
le chien, les chiens

ti prenu .i ti gerku
Ceci est une personne. Ceci est un chien.

Rappelez-vous qu'en lojban, la ponctuation n'existe pas à proprement parler. On peut en ajouter de manière facultative, comme le point d'interrogation, mais c'est surtout à des fins stylistiques. C'est parce que le mot interrogatif xu marque déjà qu'il s'agit d'une question.

D'autres exemples :

xu mi klama Est-ce que je viens ?

klama
… aller à / venir à … (quelque part)

xu pelxu Est-ce jaune ? Est-ce que c'est jaune ?

pelxu
… être jaune

Il est possible de déplacer xu pour préciser la question. Le mot précédent est alors mis en emphase (on "insiste" dessus), afin de faire porter la réponse sur ce mot. En français, on aurait tendance à le prononcer plus fort à l'oral, ou parfois à faire un geste en le prononçant. Dans les exemples ci-dessous, des exemples d'interprétation sont donnés entre parenthèses :

xu do nelci le gerku Est-ce que tu aimes les chiens ?

do xu nelci le gerku Est-ce que TU aimes les chiens ? (Je pensais que c'était quelqu'un d'autre qui les aimait).

do nelci xu le gerku Est-ce que tu AIMES les chiens ? (Je pensais que tu étais simplement neutre à leur égard).

do nelci le xu gerku Est-ce que tu aimes LES CHIENS ? (Je pensais que tu aimais les chats).

do nelci le gerku xu You like those things, are they dogs? (You only question the validity of the relation gerku).

Ce qui est exprimé par l'intonation en français est explicité par le placement du mot xu en lojban, celui-ci étant placé après la partie à mettre en évidence. Notez que la phrase avec xu au début pose la question sans mettre d'accent sur un mot particulier.

Grammaticalement parlant, xu est une interjection :

  • une interjection modifie la construction qui la précède:

do xu nelci le gerku Est-ce que TU aimes les chiens ?

  • lorsqu'elle est placée au début d'une relation, l'interjection modifie toute la relation :

xu do nelci le gerku Est-ce que tu aimes les chiens ? Aimes-tu les chiens ?

  • les interjections peuvent être placées après différentes parties de la même relation pour changer le sens.

do nelci le gerku xu You like those entities, are they dogs?

Here, only the relation gerku (not the argument le gerku) is modified by the question word xu. So here we wonder only of that relation. We assert that you like these objects or live beings and we ask you if those are dogs.

Les interjections ne rompent pas les relations composées. Elles peuvent être utilisées entre deux :

do nelci le barda xu gerku Est-ce que tu aimes les GROS chiens ?

Maintenant que vous savez poser une question totale (« oui/non »), voyons comment y répondre. En lojban, il est possible de répéter le mot de la relation principale :

— xu le mlatu cu melbi — melbi — Les chats sont-ils jolis ? — Jolis.

Et pour répondre « non », on ajoute le terme modal na ku :

— xu le mlatu cu melbi — na ku melbi — Les chats sont-ils jolis ? — Pas jolis.

na ku
terme : il est faux que …

Cela dit, nous pouvons aussi utiliser la relation spéciale go'i :

— xu le mlatu cu melbi — go'i — Les chats sont-ils jolis ? — Jolis.

go'i
relation qui répète la relation principale de la phrase précédente

Ici, go'i signifie la même chose que melbi puisque melbi est la relation de la relation précédente.

— xu le mlatu cu melbi — na ku go'i — Les chats sont-ils beaux ? — Pas jolis.

Le terme modal na ku peut être utilisé ailleurs que dans les réponses :

na ku mi nelci le gerku Il est faux que j'aime les chiens. Je n'aime pas les chiens.

mi na ku nelci do Je ne t'aime pas.

Son opposé, ja'a ku affirme (ou confirme) le sens :

mi ja'a ku nelci do Je t'apprécie / Je t'apprécie vraiment.

ja'a ku
terme : il est vrai que …

Cette formulation permet d'insister sur le verbe. Elle existe en anglais (do + verbe), mais elle n'a pas d'équivalent direct en français. On peut la traduire par des adverbes ou compléments ("je veux" / "je veux vraiment" / "je veux à tout prix"), une intonation plus prononcée ("je VEUX"), des synonymes plus forts ("j'exige"), et/ou une ponctuation spécifique (souvent des points d'exclamation).

Exercice

Cachez la partie droite du tableau et entrainez-vous à traduire les phrases de gauche en français.

xu le barda zdani cu melbi La grande maison est-elle belle ?
— le prenu cu stati xu
— na ku stati
— Les gens sont-ils doués ?
— Non.
do klama le zarci xu Allez-vous au MARCHÉ ?
xu le verba cu prami le mlatu L'enfant aime-t-il les chats ?

Cachez la partie droite du tableau et entrainez-vous à traduire les phrases de gauche en lojban.

La voiture est-elle rapide ? xu le karce cu sutra
— L'orange est-elle bonne ?
— Oui, elle l'est.
— xu le najnimre cu kukte
— kukte
Le chien t'aime-t-il ? xu le gerku cu prami do

Joie et demandes polies : « Youpi ! » = « ui », « S'il vous plait » = « .e'o »

Les interjections lojban permettent de modifier radicalement une phrase, en précisant un sentiment ou une intention globale.

L'interjection ui indique que celui qui parle est heureux, joyeux. Elle est utilisée comme le smiley « :) » sur messagerie, pour indiquer que vous êtes content de quelque chose. Les smileys peuvent être ambigus, mais ui n'a qu'une seule signification, ce qui est bien pratique.

ui do klama Super, tu viens !

ui
interjection de joie, comme Youpi !, Super !, etc.

L'interjection .e'o au début d'une phrase la transforme en une demande polie :

.e'o do lebna le fonxa Pourrais-tu prendre le téléphone, s'il te plait ? S'il te plait, prends le téléphone.

.e'o
interjection : s'il te plait (prononcé comme é-h-o avec un h aspiré, et une courte pause avant le mot)
lebna
prendre (quelque chose)

En français, pour être poli, on utilise des constructions complexes, comme Pourrais-tu (une requête), s'il te plait ?. En lojban, .e'o devant une affirmation suffit pour en faire une demande polie.

Exercice

Cachez la partie droite du tableau et entrainez-vous à traduire les phrases de gauche en français.

le tcati
le thé

tcati
… être du thé

le ckafi
le café

ckafi
… être du café

zgana
observer, regarder (en utilisant tous les sens)
le skina
le film

le prenu cu zgana le skina
La personne regarde le film.

kurji
prendre soin de (quelqu'un, quelque chose)
ui carvi Hourra, il pleut !
.e'o do sutra bajra Cours vite, s'il te plait !
.e'o do pinxe le tcati Je t'en prie, bois du thé !
.e'o zgana le skina S'il te plait, regarde le film !

Cachez la partie droite du tableau et entrainez-vous à traduire les phrases de gauche en lojban.

Parle, s'il te plait. .e'o tavla
S'il te plait, rentre chez toi. .e'o do klama le zdani
Je t'en prie, bois le café ! .e'o do pinxe le ckafi
Je suis super content de te parler ! ui mi tavla do
S'il te plait, prends soin de l'enfant. .e'o do kurji le verba

'Et' et 'ou'

do nintadni .i je mi nintadni Tu es un débutant. Et je suis un débutant.

do .e mi nintadni Toi et moi sommes des débutants.

do .e mi nintadni
Toi et moi sommes des débutants / apprentis.

mi tadni .i je mi tavla do J'étudie. Et je te parle.

mi tadni gi'e tavla do J'étudie et je te parle.

.i je
conjonction "et" combinant des phrases en une seule.
.e
conjonction "et" reliant des arguments.
gi'e
conjonction "et" reliant des fins de phrases.

On peut combiner deux phrases en une seule en utilisant la conjonction .i je (qui signifie et) :

do nintadni .i je mi nintadni Tu es un débutant. Et je suis un débutant.

Comme les deux phrases ont la même fin, on peut utiliser une contraction. La conjonction .e signifie et pour les arguments :

do .e mi nintadni Toi et moi sommes des débutants.

do nintadni .i je mi nintadni signifie exactement la même chose que do .e mi nintadni

On peut également utiliser .e pour relier des arguments à d'autres endroits de la phrase. Ainsi les deux phrases suivantes ont le même sens :

mi pinxe le djacu .e le jisra Je bois de l'eau et du jus. mi pinxe le djacu .i je mi pinxe le jisra Je bois de l'eau, et je bois du jus.

le jisra
le jus, du jus

le prenu cu pinxe le jisra
La personne boit du jus.

Si la tête de la phrase est la même mais que les fins diffèrent, c'est la conjonction gi'e (et) qui est utilisée pour les fins de phrases :

mi tadni .i je mi tavla do mi tadni gi'e tavla do J'étudie et je te parle.

Les deux variantes signifient la même chose ; gi'e permet simplement une écriture plus concise.

Il y a aussi la possibilité d'ajouter et au sein des relations composées :

le melbi je cmalu zdani cu jibni ti La belle et petite maison est proche. La jolie petite maison est proche.

melbi je cmalu zdani
… être une maison jolie-et-petite

jibni
… être presque comme, être proche de, ressembler à …
ti
cette chose, cet endroit près de moi

je est une conjonction en lojban qui signifie et dans les relations composées.

Attention ! Sans je, la phrase change de sens :

le melbi cmalu zdani cu jibni La maison joliment petite est proche. La mignonette maison est proche.

Ici, melbi modifie cmalu, et melbi cmalu modifie zdani. C'est le fonctionnement des relations composées.

Dans le melbi je cmalu zdani (la belle et petite maison), melbi et cmalu modifient directement zdani.

Les deux traductions françaises sont assez proches. Mais dans la dernière sans je, joliement petite se traduirait plutôt par un mot proche, comme mignonette, en français courant.

Voici quelques autres conjonctions courantes :

le verba cu fengu ja bilma L'enfant est en colère ou malade (ou peut-être les deux)

do .a mi ba vitke le dzena Toi ou moi (ou nous deux) rendrons visite à l'ancêtre.

ja
ou inclusif (et/ou)
.a
ou inclusif (et/ou) lors de la connexion de arguments.
fengu
… être en colère

fengu
… être en colère

bilma
… être malade

le prenu cu bilma
La personne est malade

vitke
visiter, rendre visite à
dzena
… être un ancêtre de …

dzena
… être un ancêtre de …

le karce cu blabi jo nai grusi La voiture est soit blanche soit grise.

do .o nai mi vitke le laldo Soit toi soit moi rendons visite au vieux. Toi ou moi rendons visite au vieux (mais pas les deux).

jo nai
soit … soit … mais pas les deux (ou exclusif)
.o nai
soit … soit … mais pas les deux (ou exclusif, lors de la connexion des arguments)
laldo
… être vieux

Note: il est plus simple de se souvenir de jo nai comme d'une seule expression plutôt que comme deux mots séparés. Idem pour .o nai.

mi prami do .i ju do stati Je t'aime. Que tu sois doué(e) ou non.

le verba cu nelci le plise .u le badna L'enfant aime les pommes, qu'il aime les bananes ou non.

ju
que ce soit ou non / quel que soit …
.u
que ce soit ou non / quel que soit … (lors de la connexion des arguments)

« joi» : le « et de masse »

do joi mi casnu le bangu Toi et moi discutons de la langue.

casnu
… discuter de …
le bangu
la langue, le langage
joi
et (conjonction) pour les masses

En disant do .e mi casnu le bangu, cela peut signifier que tu discutes de la langue et que je discute de la langue... mais pas nécessairement que nous sommes dans la même conversation !

Il est plus facile de comprendre pourquoi lorsque l'on utilise l'équivalent avec .i je :

do .e mi casnu le bangu do casnu le bangu .i je mi casnu le bangu Tu discutes de la langue. Et moi, je discute de la langue.

Si l'on souhaite exprimer que les deux participent à la même action, on utilise la conjonction joi. Elle signifie et, et forme ce qu'on appelle une "masse", c'est-à-dire un groupe interprété comme une entité unique :

do joi mi casnu le bangu Toi et moi discutons de la langue. Toi et moi, conjointement pour cet évènement, nous discutons de la langue.

On peut ainsi créer des "masses" avec joi et n'importe quels éléments adéquats. Par exemple mi joi le pendo signifie littéralement moi et l'ami ou moi et les amis. D'ailleurs, le pronom mi'o (toi et moi, ensemble) est l'équivalent de mi joi do (c'est juste plus long).

do joi le pendo joi mi casnu
Toi, l'ami, et moi sommes en train de discuter.

Exercice

Cachez la partie droite du tableau et entrainez-vous à traduire les phrases de gauche en français.

mi nelci le badna .e le plise J'aime les bananes et j'aime les pommes. J'aime les bananes et les pommes.
do sutra ja stati Tu es rapide ou intelligent ou les deux.
le za'u prenu cu casnu le karce .u le gerku Les gens discutent des voitures, qu'ils discutent ou non des chiens.
mi citka le najnimre .o nai le badna Je mange soit l'orange, soit la banane.

Cachez la partie droite du tableau et entrainez-vous à traduire les phrases de gauche en lojban.

Les amis et moi aimons la pluie. le pendo .e mi cu nelci le carvi
Soit moi, soit toi allons au marché. mi .o nai do klama le zarci
Je regarde la voiture grande et belle. mi catlu le barda je melbi karce
L'enfant boit de l'eau et/ou du jus. le verba cu pinxe le djacu .a le jisra
L'enfant et le petit discutent de la voiture (ensemble). le verba joi le pa cmalu cu casnu le karce (notez l'utilisation de joi. le petit est traduit le pa cmalu).

Mais …

le najnimre cu barda .i je ku'i le badna cu cmalu Les oranges sont grandes. Mais les bananes sont petites.

ku'i
interjection : mais, cependant

En français, mais est équivalent à un et avec l'ajout d'une nuance.

En lojban, on utilise la conjonction .i je (ou .e, gi'e, je, selon ce que l'on relie), et on ajoute la nuance avec l'interjection ku'i. Comme d'habitude, l'interjection modifie la construction placée avant.

Évènements : « le nu dansu .e le nu kansa » — « la danse et l'union »

Some slots of relations expect an event:

le cabna cu nicte Now it's nighttime. At present it's night.

cabna
… (event) is at present with …; … (event) happens now
le cabna
the present time, the present event
nicte
… (event) happens at night

But what if we want to describe an event using a whole sentence?

Any sentence can be turned into a relation construct by putting nu in front of it:

le nicte cu nu mi viska le lunra The night is when I see the Moon. Nighttime is an event when I see the Moon.

le nicte
la nuit

le nicte
la nuit, les nuits
viska
voir (quelque chose)
le lunra
la Lune

Here, le nicte is the first argument of the sentence and nu mi viska le lunra is the main relation construct of the sentence. However, inside this main relation, we can see another relation: mi viska le lunra embedded!

The word nu transforms a complete sentence into a relation that denotes an event (in its generic sense, its can be a process, a state etc.)

Here are some more examples:

nu mi tavla
… is an event of me talking
nu do tavla
… is an event of you talking

By adding le in front of nu, we create an argument that denotes an event:

pinxe ⇒ le nu pinxe
boire ⇒ la boisson
dansu ⇒ le nu dansu
danser ⇒ la danse
kansa ⇒ le nu kansa
… être avec (ensemble) … ⇒ l'union, le rassemblement (le fait d'être ensemble)
klama ⇒ le nu klama
aller ⇒ la venue
le nu do klama
ta venue ("la venue de toi", l'évènement "tu vas")

le nu est souvent équivalent au substantif (nom) correspondant au verbe, en français. Ceux-ci sont souvent avec des terminaisons (-age, -ance / -ence, -ment, -tion, etc.). Sauf que contrairement au lojban, il faut les connaitre par cœur (nettoyer ⇒ nettoyage, exister ⇒ existence, refuser ⇒ refus, entrer ⇒ entrée...) !

Some more examples with slots that expect events instead of ordinary entities:

mi djica le nu do klama ti Je veux que tu viennes ici (à cet endroit)

djica
vouloir (un évènement)

mi gleki le nu do klama Je suis heureux que tu viennes.

gleki
… être heureux de … (un évènement)

gleki
… être heureux de l'évènement …

le nu pinxe le jisra cu nabmi mi Boire le jus est un problème pour moi.

nabmi
... (évènement) est un problème pour ... (quelqu'un), ... (évènement) est problématique pour ... (quelqu'un)

Exercice

Cachez la partie droite du tableau et entrainez-vous à traduire les phrases de gauche en français.

pilno
utiliser (quelque chose)
le skami
l'ordinateur
mi nelci le nu do dansu J'aime quand tu danses. J'aime te voir danser.
xu do gleki le nu do pilno le skami Es-tu content d'utiliser l'ordinateur ?
do djica le nu mi citka le plise xu Veux-tu que je mange la pomme ?

Cachez la partie droite du tableau et entrainez-vous à traduire les phrases de gauche en lojban.

Venir ici est un problème. le nu klama ti cu nabmi
Je veux que tu sois heureux. mi djica le nu do gleki

Termes modaux. Temps simples : « était », « est », « sera » — « pu », « ca », « ba »

En lojban, nous exprimons le temps où quelque chose se produit avec des termes modaux, alors qu'en français nous faisons de la conjugaison. Rappel : le terme modal ca signifie actuellement (maintenant).

Voici une série de termes liés au temps qui indiquent quand quelque chose se produit :

le prenu pu cu tavla mi Les gens m'ont parlé.

le prenu ca cu tavla mi Les gens me parlent (actuellement).

le prenu ba cu tavla mi Les gens me parleront.

Lorsque nous plaçons un argument nu après la particule liée au temps, nous formons un terme avec une signification légèrement différente :

mi pinxe le djacu ca le nu do klama Je bois de l'eau pendant que tu viens.

La partie ca le nu do klama est un terme long qui signifie pendant que tu viens / pendant que tu es en train de venir. Le le nu do klama est un argument qui signifie ton arrivée, ton arrivée.

mi citka ba le nu mi dansu Je mange après avoir dansé.

Les particules liées au temps sont regroupées en séries selon leur signification pour les rendre plus faciles à retenir et à utiliser.

Mots pour les temps simples :

  • pu signifie avant … (un évènement), pu seul indique le passé.
  • ca signifie en même temps que … (un évènement), ca seul indique le présent.
  • ba signifie après … (un évènement), ba seul indique le futur.

Les temps ajoutent des informations sur le moment où quelque chose se produit. L'anglais nous force à utiliser certains temps. On doit choisir entre

  • Les gens me parlent.
  • Les gens m'ont parlé.
  • Les gens me parleront.

et d'autres choix similaires.

Mais en lojban, les particules de temps sont facultatives, nous pouvons être aussi vagues ou précis que nous le souhaitons.

La phrase

le prenu cu tavla mi Les gens me parlent.

ne dit en fait rien sur le moment où cela se produit. Le contexte est suffisamment clair dans la plupart des cas et peut nous aider. Mais si nous avons besoin de plus de précision, nous ajoutons simplement plus de mots.

ba signifie après … (un évènement) donc lorsque nous disons mi ba cu citka nous voulons dire que nous mangeons après le moment où nous parlons, c'est pourquoi cela signifie Je vais manger.

Nous pouvons combiner des particules de temps avec et sans arguments après eux :

mi pu cu citka le plise ba le nu mi dansu J'ai mangé les pommes après avoir dansé.

Notez que le terme pu (temps passé) est placé uniquement dans la relation principale (mi pu cu citka). En lojban, on suppose que l'évènement j'ai dansé se produit par rapport à l'évènement de manger.

Nous ne devrions pas mettre pu avec dansu (contrairement à l'anglais) car mi dansu est vu par rapport à mi pu cu citka donc nous savons déjà que tout était dans le passé.

Plus d'exemples de termes liés au temps :

le nicte cu pluka La nuit est agréable.

pluka
… être agréable

ba le nicte cu pluka Après la nuit, c'est agréable.

Ici, la tête de la phrase contient un terme ba le nicte, un terme modal avec son argument intérieur. Ensuite, après le séparateur cu, la relation principale de la phrase pluka est suivie (pluka seul signifie C'est agréable.)

Pour dire sera agréable, nous devons utiliser le terme au passé :

le nicte ba cu pluka La nuit sera agréable.

Notez également que l'ajout d'un argument après une particule liée au temps peut conduire à une signification radicalement différente :

le nicte ba le nu citka cu pluka La nuit est agréable après avoir mangé.

Notez que ca peut s'étendre légèrement dans le passé et le futur, signifiant juste maintenant. Ainsi, ca reflète une notion largement utilisée dans le monde entier de "temps présent".

Il est également possible d'intégrer des particules modales dans la construction de la relation principale :

le nicte ba cu pluka le nicte ba pluka La nuit sera agréable.

Les deux phrases signifient la même chose, ba pluka est une construction de relation signifiant … sera agréable.

La structure de le nicte ba pluka est la suivante :

  • le nicte - la tête de la phrase avec un seul terme le nicte
  • ba pluka - la queue de la phrase avec une seulr relation ba pluka

Contrastez cela avec la phrase précédente le nicte ba cu pluka :

  • le nicte ba - la tête de la phrase avec deux termes le nicte et ba
  • pluka - la queue de la phrase avec une seul relation pluka

L'avantage de le nicte ba pluka par rapport à le nicte ba cu pluka est seulement dans la concision ; vous pouvez généralement sauter le cu dans de tels cas puisque la phrase ne peut de toute façon pas être comprise autrement.

Si vous souhaitez mettre un terme modal avant un terme-argument, vous pouvez le séparer du texte suivant en "terminant" explicitement le terme avec le mot auxiliaire ku :

ba ku le nicte cu pluka le nicte ba cu pluka le nicte ba pluka La nuit sera agréable.

ku empêche ba le nicte d'apparaitre, conservant ainsi ba ku et le nicte en tant que termes distincts.

Une dernière note : les définitions anglaises des mots lojban peuvent utiliser des temps même lorsque les mots lojban originaux ne les impliquent pas, par exemple :

tavla
… parler à …, … s'adresser à …
pluka
… être agréable

Bien que parle, est, etc. soient au présent (nous ne pouvons pas toujours nous débarrasser du temps dans les mots anglais car c'est ainsi que l'anglais fonctionne), nous devons toujours supposer que le temps n'est pas implicite dans la signification des mots lojban définis à moins que la définition anglaise de ces mots ne mentionne explicitement de telles restrictions de temps.

Termes modaux. Contours d'évènements : « co'a », « ca'o », « co'i »

Une autre série de particules liées au temps, les contours d'évènements :

co'a
particule de temps : l'évènement commence
ca'o
particule de temps : l'évènement est en cours
mo'u
particule de temps : l'évènement est terminé
co'i
particule de temps : l'évènement est considéré dans son ensemble (a commencé et s'est terminé)

La plupart des mots de relation décrivent des évènements sans préciser l'étape de ces évènements. Les contours d'évènements nous permettent d'être plus précis :

mi pu co'a сu cikna mi pu co'a cikna Je me suis réveillé.

cikna
… être éveillé
co'a cikna
… se réveiller, devenir éveillé
pu co'a cikna
… s'être réveillé, être devenu éveillé

le prenu co'a cikna
La personne se réveille.

Pour exprimer précisément le temps progressif anglais, nous utilisons ca'o :

mi pu ca'o сu sipna mi pu ca'o sipna Je dormais.

sipna
… dormir

le mlatu ca'o sipna
Le chat dort.

mi ca ca'o pinxe Je bois.

mi ba ca'o pinxe Je boirai.

mo'u est utilisé pour décrire l'achèvement des évènements :

mi mo'u klama le tcana Je suis arrivé à la gare.

le tcana
la gare

le prenu mo'u klama le tcana
La personne est arrivée à la gare.

co'i correspond généralement au temps parfait anglais :

le verba ca co'i pinxe le jisra Les enfants ont bu le jus.

Nous pourrions omettre ca dans ces phrases car le contexte serait suffisamment clair dans la plupart des cas.

Le temps présent simple anglais décrit des évènements qui se produisent parfois :

le prenu ca ta'e tavla Les gens (habituellement, parfois) parlent.

ta'e
temps simple : l'évènement se produit habituellement

Nous pouvons utiliser les mêmes règles pour décrire le passé en utilisant pu au lieu de ca ou le futur en utilisant ba :

le prenu pu co'i tavla mi Les gens m'ont parlé.

le prenu ba co'i tavla mi Les gens me parleront.

L'ordre relatif des particules liées au temps est important. Dans ca co'i, nous disons d'abord que quelque chose se produit dans le présent (ca), puis nous déclarons que, à ce moment présent, l'évènement décrit a été achevé (co'i). Ce n'est qu'en utilisant cet ordre que nous obtenons le temps présent parfait.

Termes modaux. Intervalle : 'pendant' — « ze'a »

Une autre série de particules modales met l'accent sur le fait que les évènements se produisent pendant un intervalle :

ze'i
pendant une courte période
ze'a
pendant un certain temps, pendant un moment, pendant …
ze'u
pendant une longue période

mi pu ze'a cu sipna mi pu ze'a sipna J'ai dormi pendant un moment.

le prenu cu sipna ze'a le nu carvi
La personne dort pendant qu'il pleut.

mi pu ze'a le nicte cu sipna J'ai dormi toute la nuit.

Remarque : nous ne pouvons pas éluder cu ici car nicte sipna (… être un dormeur nocturne) est un tanru et conduirait donc à une autre signification (si étrange soit-elle).

mi pu ze'i le nicte cu sipna J'ai dormi pendant la courte nuit.

Comparez ze'a avec ca :

mi pu ca le nicte cu sipna J'ai dormi la nuit.

le nicte
la nuit

Lorsque nous utilisons ze'a, nous parlons de l'ensemble de l'intervalle que nous décrivons.

Notez que nicte est en soi un évènement, nous n'avons donc pas besoin de nu ici.

Termes modaux. « parce que » - « ri'a », « vers » - « fa'a », « à (endroit) » - « bu'u »

Particule modale pour « parce que » :

mi pinxe ri'a le nu mi taske Je bois parce que j'ai soif.

mi citka ri'a le nu mi xagji Je mange parce que j'ai faim.

ri'a
parce que … (d'un évènement)

taske
… a soif

taske
… avoir soif

xagji
… a faim

Les particules modales indiquant un lieu fonctionnent de la même manière :

mi cadzu fa'a do to'o le zdani Je marche en direction de toi loin de la maison.

Notez que, contrairement à klama, les particules modales fa'a et to'o indiquent des directions, pas nécessairement des points de départ ou d'arrivée de l'itinéraire. Par exemple :

le prenu cu klama fa'a do La personne vient vers toi.

signifie simplement que la personne se déplace vers ta direction, mais pas nécessairement vers toi (peut-être vers un endroit ou une personne près de toi).

mi cadzu bu'u le tcadu Je marche dans la ville.

fa'a
vers …, dans la direction de …
to'o
de …, dans la direction de …
bu'u
à … (un endroit)

Note : nu indique qu'une nouvelle phrase interne imbriquée commence dans la phrase principale. Nous mettons kei après cette relation pour montrer sa bordure droite, de manière similaire à la façon dont nous utilisons ")" ou "]" en mathématiques. Par exemple :

le gerku cu plipe fa'a mi ca le nu do ca'o klama Le chien saute vers moi quand tu arrives.

le gerku cu plipe fa'a mi
Le chien saute vers moi.

plipe
sauter

mais

le gerku cu plipe ca le (nu do ca'o klama kei) fa'a mi Le chien saute (quand tu viens) vers moi.

Les parenthèses ( et ) sont utilisées ici uniquement pour montrer la structure ; elles ne sont pas nécessaires dans un texte normal en lojban.

Nous utilisons kei après la phrase interne do ca'o klama pour montrer qu'elle est terminée, et que la relation principale continue avec son cu, ses termes, ses noms, ses pronoms.

Comparez cette phrase avec la suivante :

le gerku cu plipe ca le (nu do ca'o klama fa'a mi) Le chien saute (quand tu viens vers moi).

Comme vous pouvez le voir, do klama fa'a mi est une relation à l'intérieur de la plus grande, donc fa'a mi est maintenant à l'intérieur.

Maintenant, ce n'est pas le chien qui vient vers moi, mais toi.

À la fin de la déclaration, kei n'est jamais nécessaire car il signifie déjà la bordure droite.

Considérez l'exemple suivant avec une particule liée au temps :

mi pu citka le plise ba le nu mi dansu J'ai mangé les pommes après avoir dansé.

mi pu citka ba le nu mi dansu kei le plise J'ai mangé (après avoir dansé) les pommes.

Nous pouvons réorganiser la phrase en déplaçant ba le nu mi dansu autour, tant qu'elle reste après pu.

Exercice

Cachez la partie droite du tableau et entrainez-vous à traduire les phrases de gauche en français.

le tsani
le ciel
zvati
… être présent à … (un lieu ou un évènement), … rester à … (un lieu)
le canko
la fenêtre
le fagri
le feu
mi'o
toi et moi
le purdi
le jardin
le tcati
le thé
mi ca gleki le nu do catlu le tsani Je suis heureux que tu regardes le ciel.
xu le gerku pu ca'o zvati le zdani Les chiens étaient-ils à la maison ?
do pu citka le plise ba le nu mi pinxe le jisra Tu as mangé les pommes après que j'ai bu le jus.
ko catlu fa'a le canko Regarde vers la fenêtre.
xu do gleki ca le nu do ca'o cadzu bu'u le purdi Es-tu heureux quand tu marches dans le jardin ?
ca le nu mi klama le zdani kei do pinxe le tcati ri'a le nu do taske Quand je rentre à la maison, tu bois du thé parce que tu as soif.

Cachez la partie droite du tableau et entrainez-vous à traduire les phrases de gauche en lojban.

You will look at the car. do ba catlu le karce
You want it to rain in future. do ca djica le nu ba carvi
Quickly run away from the fire! ko sutra bajra to'o le fagri
You and I were staying together at home when it was raining. mi'o pu ca'o zvati le zdani ca le nu carvi

Noms. Choix d'un nom

Le cmevla, ou mot-nom, est un type spécial de mot utilisé pour construire des noms personnels. Il est facile de reconnaitre le cmevla dans un flux de texte, car ce sont les seuls mots qui se terminent par une consonne et qui sont enveloppés d'un point de chaque côté.

Des exemples de cmevla sont : .paris., .robin.

Si le nom de quelqu'un est Bob, alors nous pouvons créer un cmevla nous-mêmes qui sonnerait aussi proche que possible de ce nom, par exemple : .bab.

Le plus simple exemple d'utilisation d'un nom serait

la .bab. cu tcidu Bob lit/est en train de lire.

tcidu
… lire

le prenu ca'o tcidu
La personne lit.

la est similaire à le, mais elle convertit un mot en un nom au lieu d'un simpl'argument.

En anglais, nous commençons un mot avec une lettre majuscule pour montrer qu'il s'agit d'un nom. En lojban, nous utilisons le mot préfixe la.

Utilisez toujours la lors de la production de noms !

Un nom peut être composé de plusieurs cmevla l'un après l'autre :

la .bab.djansyn. cu tcidu Bob Johnson lit/est en train de lire.

Ici, nous avons séparé les deux cmevla avec un seul point, ce qui est suffisant.

Il est courant d'omettre les points devant et à la fin du cmevla pour écrire des textes plus rapidement, par exemple, lors de la discussion de texte. Après tout, les cmevla sont toujours séparés des mots voisins par des espaces autour d'eux :

la bab djansyn cu tcidu

Cependant, dans la langue parlée, il est toujours nécessaire de mettre une courte pause avant et après le cmevla.

Le prénom de Bob, le nom de la langue Lojban, peut être utilisé en lojban sans beaucoup de changements :

la .lojban. cu bangu mi Je parle lojban. Le lojban est une langue que j'utilise. Le lojban est une langue que j'utilise.

bangu
… être une langue utilisée par … (quelqu'un)

mi nintadni la .lojban. Je suis un nouvel étudiant de lojban.

mi tadni la .lojban. J'étudie lojban.

le prenu ca ca'o tadni la .lojban.
La personne étudie maintenant lojban.

Les lettres lojban correspondent directement aux sons, il y a donc des règles pour adapter les noms à la façon dont ils sont écrits en lojban. Cela peut sembler étrange — après tout, un nom est un nom — mais toutes les langues le font dans une certaine mesure. Par exemple, les anglophones ont tendance à prononcer Jose comme Hozay, et Margaret en chinois est Mǎgélìtè. Certains sons n'existent tout simplement pas dans certaines langues, il faut donc réécrire le nom de manière à ce qu'il ne contienne que des sons lojban et soit orthographié selon la correspondance lettre-son.

Par exemple :

la .djansyn.
Johnson (probablement, plus proche de la prononciation américaine)
la .suzyn.
Susan (les deux lettres s sont prononcées différemment : la deuxième est en fait un z, et le a n'est pas vraiment un son a)

Faites attention à la façon dont le nom est prononcé nativement. En conséquence, les noms anglais et français Robert sortent différemment en lojban : le nom anglais est .robyt. en anglais britannique, ou .rabyrt. dans certains dialectes américains, mais le français est .rober.

Voici des "lojbanisations" de certains noms :

  • Alicela .alis.
  • Mei Lila .meilis.
  • Bobla .bab.
  • Abdulla .abdul.
  • Yan ou Ianla .ian.
  • Alila .al.
  • Dorisla .doris.
  • Michellela .micel.
  • Kevinla .kevin.
  • Edwardla .edvard.
  • Adamla .adam.
  • Lucasla .lukas.

Notes :

  • Deux points supplémentaires sont nécessaires car si vous ne mettez pas ces pauses dans la parole, il pourrait devenir difficile de savoir où commence et se termine le nom, ou en d'autres termes, où le mot précédent se termine et où le mot suivant commence.
  • La dernière lettre d'un cmevla doit être une consonne. Si un nom ne se termine pas par une consonne, nous ajoutons généralement un s à la fin ; ainsi en lojban, Mary devient .meris., Joe devient .djos., et ainsi de suite. Alternativement, nous pouvons omettre la dernière voyelle, donc Mary deviendrait .mer. ou .meir.
  • Vous pouvez également mettre un point entre le prénom et le nom de famille d'une personne (bien que ce ne soit pas obligatoire), donc Jim Jones devient .djim.djonz.

Règles pour créer le cmevla

Voici une représentation compacte des sons en lojban :

  • voyelles :
    • a e i o u y au ai ei oi
  • consonnes :
    • b d g v z j (voisé)
    • p t k f s c x (non-voisé)
    • l m n r
    • i u. Elles sont considérées comme des consonnes lorsqu'elles sont placées entre deux voyelles ou au début d'un mot. .iauai et u sont des consonnes ici. .iai — ici, la consonne est i avec la voyelle ai après elle.
    • ' (apostrophe). Il est placé uniquement entre deux voyelles : .e'e, .u'i
    • . (point, séparation de mots)

Pour créer un nom en lojban, suivez ces règles :

  1. le nom doit se terminer par une consonne sauf '. Si ce n'est pas le cas, ajoutez une consonne à la fin vous-même. De plus, entourez-le d'un point de chaque côté : .lojban..
  2. les voyelles ne peuvent être placées qu'entre deux consonnes : .sam., .no'am.
  3. les doubles consonnes sont fusionnées en une seule : dd devient d, nn devient n, etc. Ou un y est placé entre eux : .nyn.
  4. si une consonne voisé et une non-voisé sont l'une à côté de l'autre, insérez un y entre elles : kv devient kyv. Alternativement, vous pouvez supprimer l'une des lettres : pb peut être transformé en un seul p ou un seul b.
  5. si l'un des c, j, s, z sont l'un à côté de l'autre, insérez un y entre eux : jz devient jyz. Alternativement, vous pouvez supprimer l'une des lettres : cs peut être transformé en un seul c ou un seul s.
  6. si x est à côté de c ou à côté de k, insérez un y entre eux : cx devient cyx, xk devient xyk. Alternativement, vous pouvez supprimer l'une des lettres : kx peut être transformé en un seul x.
  7. les sous-chaines mz, nts, ntc, ndz, ndj sont corrigées en ajoutant un y à l'intérieur ou en supprimant l'une des lettres : nytc ou nc, .djeimyz.
  8. les doubles ii entre voyelles sont fusionnés en un seul i : .eian. (mais pas .eiian.)
  9. les doubles uu entre voyelles sont fusionnés en un seul u : .auan. (mais pas .auuan.)
  10. le son pour le "h" anglais comme dans Harry peut être supprimé ou remplacé par x. Harry peut devenir .aris. ou .xaris.

Mots de relation comme noms

Vous pouvez choisir un surnom agréable en lojban en utilisant non seulement des cmevla mais aussi des mots de relation. Vous pouvez également traduire votre nom actuel en lojban si vous savez ce qu'il signifie, ou choisir un tout nouveau nom en lojban.

Voici quelques exemples :

Nom original Signification originale Mot en lojban Signification en lojban Votre nom
Alexis helper en grec le sidjul'assistant la sidju
Ethan solide, pendant en hébreu le sligule solide la sligu
Mei Li beau en mandarin chinois le melbiles beaux la melbi
### ‘_il_’ ‘_elle_’

lojban n'a pas de mots distincts pour il ou elle. Solutions possibles :

le ninmu
la femme (au sens de genre)

le ninmu
la femme (être humain femelle)

le nanmu
l'homme (au sens de genre)

le nanmu
l'homme (être humain mâle)

le ninmu cu tavla le nanmu .i le ninmu cu jatna La femme parle à l'homme. Elle est une leader.

jatna
… être un leader / un commandant

Les lojbanistes ont proposé divers mots pour d'autres genres comme

le nonmu
la personne sans genre
le nunmu
la personne non-binaire

Cependant, dans la plupart des situations, utiliser le prenu (la personne) ou les noms personnels est suffisant.

Une autre option est d'utiliser le pronom court ri, qui se réfère au terme argument précédent :

mi pu klama le nurma .i ri melbi Je suis allé à la campagne. C'était beau.

le nurma
la zone rurale

Ici, ri se réfère à la campagne.

nurma
… être une zone rurale

mi tavla le pendo .i ri jundi Je parle à l'ami. Il/elle est attentif/ve.

jundi
… être attentif/ve

Ici, ri se réfère à l'ami.

le gerku cu jundi
Le chien est attentif.

Note : ri saute les pronoms mi (je) et do (tu) :

le prenu cu tavla mi .i ri pendo mi La personne me parle. C'est un de mes amis.

Ici, ri saute le pronom précédent mi et se réfère donc à le prenu qui est le terme-argument précédent disponible.

Deux autres pronoms similaires sont ra et ru.

ra
fait référence à un terme d'argument récemment utilisé
ru
fait référence à un terme d'argument utilisé encore plus tôt

le pendo pu klama le nurma .i ri melbi ra L'ami est parti à la campagne. La campagne était belle pour elle.

Ici, puisque ri est utilisé, ra doit faire référence à un terme d'argument complété plus récent, qui pour cet exemple isolé est le pendo. Les arguments comme mi et do sont également ignorés par ra.

Si ri n'est pas utilisé alors ra peut même faire référence au dernier argument complété :

le pendo pu klama le nurma .i ra melbi ru L'ami est parti à la campagne. La campagne était belle pour elle.

ra est plus pratique lorsque vous êtes paresseux et que le contexte résoudrait de toute façon la référence.

Se présenter. Les vocatifs

En Lojban, les vocatifs sont des mots qui se comportent comme des interjections (comme xu dont nous avons parlé plus tôt), mais ils nécessitent qu'un argument soit attaché à leur droite :

coi do Bonjour, toi !

coi
vocatif : Salut ! Bonjour !

Nous utilisons coi suivi d'un terme-argument pour saluer quelqu'un.

co'o do Au revoir à toi.

co'o
vocatif : au revoir !

co'o do
Au revoir à toi !

coi ro do Bonjour à tous ! Bonjour à chacun de vous

  • c'est ainsi que les gens commencent généralement une conversation avec plusieurs personnes. D'autres nombres sont bien sûr possibles : coi re do signifie Bonjour vous deux etc.

Puisque les vocatifs fonctionnent comme des interjections, nous avons de belles formules de salutations :

cerni
… être le matin
donri
… être le temps du jour
vanci
… être le soir
nicte
… être la nuit

cerni coi Bonjour le matin ! C'est le matin - Bonjour !

vanci coi Bonsoir !

donri coi Bonjour !

nicte coi Salutations nocturnes !

Note : en français, Bonne nuit ! signifie Au revoir ! ou souhaite à quelqu'un une bonne nuit. Par sa signification, Bonne nuit ! ne fait pas partie de la série de salutations ci-dessus. Ainsi, nous utilisons une formulation différente en lojban :

nicte co'o Bonne nuit !

ou

.a'o pluka nicte Bonne nuit agréable !

.a'o
interjection : J'espère
pluka
… être agréable pour … (quelqu'un)

Bien sûr, nous pouvons être vagues en disant simplement pluka nicte (signifiant simplement nuit agréable sans aucun souhait explicitement exprimé).

Le vocatif mi'e + un argument est utilisé pour se présenter :

mi'e la .doris. Je suis Doris. C'est Doris qui parle.

mi'e
vocatif : identifie le locuteur

Le vocatif doi est utilisé pour s'adresser directement à quelqu'un :

mi cliva doi la .robert. Je pars, Robert.

cliva
partir (quelque chose ou quelqu'un)

Sans doi, le nom pourrait remplir le premier argument de la relation :

mi cliva la .robert. Je quitte Robert.

Le français utilise parfois (ou historiquement utilisait) une particule Ô pour marquer les phrases vocatives plutôt que de changer la forme du nom. Un exemple célèbre est le titre et la première ligne de l'hymne national canadien, "Ô Canada", une phrase vocative s'adressant au Canada, ou le vocatif latin (comme dans Et tu, Brute). Certaines langues ne font pas la distinction entre ces contextes, bien que, comme vous pouvez le voir, le français et le latin le faisaient.

doi est comme le vieux Ô en français.

Deux autres vocatifs sont ki'e pour dire merci et je'e pour les accepter :

— ki'e do do pu sidju mi — je'e do — Merci, tu m'as aidé. — De rien.

sidju
… aider … (quelqu'un)

We can omit the argument after the vocative only at the end of the sentence. For example, we can just say:

— coi .i xu do kanro — Bonjour. Comment allez-vous ? — Bonjour. Êtes-vous en bonne santé ?

kanro
… être en bonne santé

Ici, une nouvelle phrase commence immédiatement après le vocatif coi, donc nous avons omis le nom. Ou nous pouvons dire:

coi do mi djica le nu do sidju mi Bonjour. Je veux que vous m'aidiez. Bonjour vous. Je veux que vous m'aidiez.

Ainsi, si vous ne connaissez pas le nom de l'interlocuteur et que vous voulez continuer la même phrase après le vocatif, vous placez simplement do après celui-ci.

Si vous utilisez le vocatif seul (sans argument après lui) et que la phrase n'est pas encore terminée, vous devez le séparer du reste. Cela est dû au fait que les choses les plus susceptibles de suivre le vocatif dans une phrase pourraient facilement être mal interprétées comme décrivant votre interlocuteur. Pour le séparer du argument suivant, utilisez le mot do. Par exemple,

coi do la .alis. la .doris. pu cliva Bonjour ! Alice est partie de chez Doris. Bonjour vous ! Alice est partie de chez Doris

coi la .alis. la .doris. pu cliva Bonjour, Alice ! Doris est partie.

Et si vous voulez mettre à la fois des vocatifs et des interjections, modifiant toute la phrase, veuillez mettre les interjections en premier:

.ui coi do la .alis. la .doris. pu cliva Hourra, Bonjour ! Alice est partie de chez Doris.

Note: au début d'une phrase, les interjections sont généralement placées avant les vocatifs car:

coi .ui do la .alis. la .doris. pu cliva signifie

Bonjour (Je suis content de ce salut) vous ! Alice est partie de chez Doris.

Ainsi, une interjection immédiatement après un vocatif modifie ce vocatif. De même, une interjection modifie l'argument du vocatif lorsqu'elle est placée après celui-ci:

coi do .ui la .alis. la .doris. pu cliva Bonjour vous (Je suis content de vous) ! Alice est partie de chez Doris.